La réalité peut, à divers degrés, être étroite.
Lorsqu’elle ne l’est pas, tu erres dans le grand vaste et ta liberté s’assimile au vide et il n’y aura jamais assez de toi pour la combler.
Lorsqu’elle l’est trop, tu étouffes et tournes en rond, et respires ta rage par un tuyau fragile qui remonte à peine jusqu’à la surface des choses.
Lorsqu’elle l’est beaucoup, tu cherches toujours ton chemin, comme dans un labyrinthe. Tu explores les cavités à sens unique. Tu te faufiles parmi les croisements des galeries. Tu fabriques ta vérité propre par un constant effort de creusement.
La réalité peut enfin offrir de grandes avenues confortables dont tu te lasses. C’est sans doute là son pire état. L’apothéose de l’ennui.
