L’intérêt d’un récit ne se mesure qu’à l’intérêt de la suite qu’il permet d’imaginer.
Il y a deux sortes de récits :
— Le récit vivant, qui s’immerge dans la vie du conteur pour en ressurgir vivant, fil de la vie des mots et de la vie du conteur. Walter Benjamin apparente ce récit-là à la terre glaise (proto-vivant chtonique) recevant les empreintes digitales du potier (sur-vivant anthropique).
— Le récit automatique, qui n’est que mise en forme diachronique de données. Le récit automatique fabriqué en série par une machine idéologique.
Il faut bien choisir son récit, car tout récit est justificateur de son prolongement.
Cela dit, le choix du récit vivant ne saurait suffire, car tout vivant recèle d’un potentiel de devenir machine, de devenir total. La démultiplication des récits est la seule source possible du futur.
