Pour les cybernéticiens comme James Lovelock, le vivant peut être conçu comme un ensemble enchevêtré de systèmes d’autorégulation. Les virus jouent-ils un rôle inhérent à ce système, par exemple comme régulateurs de la biodiversité ?
La biodiversité constitue en effet un avantage évolutif. « Avantage évolutif » ne veut pas dire avantage dans l’absolu, de tous les points de vue ou à toutes les échelles du vivant. Cela veut simplement dire qu’un écosystème doté de biodiversité persiste en moyenne plus longtemps que d’autres. La biodiversité permet à une partie du vivant de survivre en cas de changements systémiques.
Une réduction de la biodiversité avantage aussi la propagation de virus pathogènes. La présence des virus pathogènes tend donc à réduire les populations d’espèces occupant une grande part de la biomasse, générant l’opportunité à une nouvelle vague de diversification. Cela n’a absolument rien d’intentionnel et encore moins de punitif. Gaïa n’est pas Yahvé. Mais les écosystèmes possédant des mécanismes de maintien de la biodiversité persistent plus facilement que d’autres. Il y a donc une probabilité élevée d’observer des systèmes dotés de tels mécanismes. Des variantes d’écosystèmes qui n’en étaient pas dotés ont plus facilement disparu au cours des quatre milliards d’années de l’histoire du vivant.