Pour les anciens, critiquer voulait dire distinguer, séparer. Par un glissement rigolo et inquiétant à la fois, le terme désigne désormais une pratique d’isolation d’une part de la réalité, afin d’obtenir un objet à pointer du doigt pour s’en plaindre.
La critique de l’aliénation s’aliène aisément elle-même dans sa propre syntaxe.
Pénible la déblatération de slogans marxistes mal digérés sur fond d’alarmisme technophobe.
Le volume moyen des abajoues de critiques n’est ni inférieur ni supérieur à celui de l’ensemble d’une population donnée, critiques compris.
Mais tout exercice de position de la parole conduit à la critique de la critique de la critique de la critique… régression burlesque dans l’abîme de l’anâtman dont s’érige… le doigt, un doigt, un index, vivifiant en pointant dans l’existence (hélas comme l’épingle à travers le corps d’un cerf-volant), mortifiant en pointant hors de l’existence (mais étrangement fécond car donnant corps au ressentiment).
