Le fascisme est la forme coercitive du capitalisme.
Le capitalisme opère en règle par séduction, chantage et mystification. Il se nourrit de nos peurs et prospère dans nos vanités. Quand ses petites arnaques s’enlisent, quand ses bulles explosent, quand ses jeux de l’avion s’écrasent, il vient se cacher dans les jupes de l’État de droit.
Mais quand l’État démocratique se décide enfin à éduquer cet enfant turbulent, le capitalisme exige des cadeaux et des promesses pour sortir de sa crise. Il montre les dents, donne des coups de pied, crie à l’injustice et désigne l’ennemi. Bientôt les rouages de ses machines roulent dans les rues dans un fracas menaçant, et tous ceux qui n’étaient jusqu-là que des idiots utiles — ceux qui couinaient les louanges du capitalisme et de ses dernières inventions dans les cours de formation continue — revêtissent leurs uniformes, chaussent leurs bottes, et se mettent à crier des ordres.
(Leurs dresseurs bâtissent des bunkers et s’enrichissent.)
