La réforme de 1990 recommande l’orthographe « abime » pour cette cavité naturelle, aux parois abruptes, s’ouvrant au niveau du sol, sans fond apparent, considérée comme insondable.
« Abîme » est l’orthographe la plus courante à partir de 1830 à peu près. On écrivait aussi « abisme ».
La plus belle de toutes, « abyme », est rejetée. On voudrait qu’elle ne subsiste que dans la « mise en abyme ». C’est dommage, car le « y » translittère plutôt bien le υ guttural et inquiétant d’ἄβυσσος. Le « i », issu du latin abismus se dresse distant, sceptique, objectif. Il n’a rien, en bref, d’une allure spectaculairement abyssale.