Regarder les choses au travers des yeux d’un autre : voilà l’injonction du changement de perspective. Mais la posture t’ancre juste davantage au centre et seul le surplomb croît. Te voilà en train de prétendre d’inclure le regard d’autrui dans le tien.
Que serait une perspective sans l’autre ? Que serait un point de vue sans la présupposition d’être soi-même une chose parmi d’autres, au sein de la perspective de l’autre ? Sans doute un point mort.
Car, bien que toute structure s’assemble dans le néant de l’ego, elle ne peut surgir que dans son environnement. L’affirmation d’une perspective n’est pas celle d’un soi idiot, mais celle d’un soi tel qu’il en présuppose et reconnaît d’autres. Il n’y a pas de perspective unilatérale.