1. Le luxe comme situation
Le luxe de la première classe du train est avant tout celui du silence. Les compagnies ferroviaires pourraient aller plus loin en éteignant la lumière à l’intérieur du compartiment, afin qu’elle ne t’empêche pas de voir à travers la vitre et de projeter tes pensées dans la nuit qui te saute au visage et qui les emporte lorsqu’elle fuit.
Le luxe, c’est de pouvoir couper le son du haut-parleur. Ne pas être sollicité par des voix d’outre-désir. Ne pas te faire proposer quoi que ce soit. Être un instant maître de tes pensées et pourtant te laisser porter à destination, sans avoir à te rappeler où tu allais.
2. Le luxe comme chose(s)
L’important n’est pas de se débarrasser des possessions-symboles. L’important est d’en être absolument détaché de manière à pouvoir en jouer. Transformer l’emprisonnement des autres dans les objets-symboles en instrument de ta propre liberté. Garde ta bonne adresse et tes couverts en argent, et mène-les bourgeois où tu veux les mener.