Quel monde commun pouvons-nous espérer si la connaissance de chacun n’est qu’un fil ? Peut-être celui de l’étoffe qui se tisse, comme un étendard de l’humanité qui flotte dans un univers liquide.
Son étendue est inconnaissable car elle varie sans cesse.
Sa densité et ses plis sont les seules lois qui la régissent. Le tissu des chemins humains constitue l’institution qui précède la loi.
Personne ne peut la voir dans son ensemble, mais il y a des croisements, des rencontres avec autrui qui déterminent la suite du chemin de chacun. Certaines rencontres induisent à suivre un fil existant, d’autres font sortir du sillon, ou jeter une corde dans le néant.