On a dit du barbare qu’il parle par borborygmes, qu’il pue et qu’il mange des enfants. L’idée de barbare, c’est la transformation de l’autre en nuisance. Une manière particulière de gérer l’altérité.
— Le barbare est celui qui se croit assiégé de barbares, dit Claude Lévi-Strauss.
— Mais il faut appeler civilisés ceux dont le collectif est entouré d’ennemis, ajoute Bruno Latour.
Il y a une différence radicale entre barbare et ennemi. L’ennemi parle.