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/une philosophie de l’itinéraire
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collectif

L’un des arguments les plus énervants par lequel se défendent les dictatures d’Asie consiste à dire que l’on privilégie le bonheur du collectif par rapport à celui de l’individu.

Pour être d’emblée clair : il n’y a rien de tel qu’un « bonheur du collectif ». L’expression est aussi absurde que de parler du contentement d’un tas de sable. 

Un collectif peut bien être doté d’intelligence, comme lorsqu’un laboratoire de scientifiques conduit une expertise. 

Un collectif peut avoir une force de frappe stratégique, comme lorsqu’un syndicat de travailleurs s’organise pour exproprier les parasites qui les exploitent. 

Mais en aucun cas, un collectif n’est heureux ! Le bonheur est un phénomène psychologique. Un individu ressent du bonheur. Un collectif ne ressent pas, un collectif agit ! 

Trop souvent, d’ailleurs, il n’agit même pas, on le fait agir. Le « bonheur du collectif » n’est que celui du tyran qui regarde le défilé du haut du gradin. 

Ce que les dictateurs appellent « bonheur du collectif » est une certaine esthétique de masse, une certaine géométrie. Le contenu du bonheur induit par une telle esthétique est le sentiment de toute-puissance d’un observateur externe, bloqué dans le stade anal de l’obsession névrotique. 

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