Le destin est un escargot géant. Il t’avale avec patience sans te vouloir de mal.
Les Latins l’appellent fatum, mot dont le son m’évoque le roulement d’une masse de chair, la bouche du mollusque gobant n’importe quoi. Il y a de la persévérance bête et paresseuse dans le son fatum. Une conscience obscène de parvenir à ses fins, au bout de sa faim, de finir rassasié.
Mais le destin est aussi un sens. Il précède le chemin, faute de quoi tu marches sur place.
(image : Nikki Richardson, instagram : @faunatography)