La réalité n’a pas de sens en soi. Le sens est ce qui se tisse. La notion de sens est à comprendre d’abord :
— comme la direction d’un mouvement et
— comme l’arrangement de parties d’un tout,
— comme expérience de la direction et de l’arrangement faite par un être sensible.
Toute chose donne sens, car tout s’oriente dans une direction et tout renvoie à quelque chose d’autre. Pourtant — et c’est important — il serait faux dire que les sens d’une chose a toujours vécu en elle. Car tout sens est un évènement ! La direction d’un mouvement n’apparaît qu’à l’observateur qui le voit passer. Il est nécessaire qu’il y ait évènement, qu’un index se lève et pointe une sphère pour nous livrer son ailleurs.
Tout, si tu le veux, se traduit en infini, et le sens se pratique par la sélection du singulier. Le sens, c’est l’art de passer l’infini sous silence au profil de l’un.
« Nadie puede articular una sílaba que no esta llena de ternuras y de temores, que no sea en alguno de esos lenguajes el nombre poderoso de un dios ».
cf. métaphysique, bilatériens