La réalité n’a pas de sens en soi. Le sens est ce qui se tisse. La notion de sens est à comprendre d’abord comme :
a) la direction d’un mouvement et
b) comme l’arrangement de parties d’un tout.
Ainsi, un sens vit dans toute chose, car tout s’oriente dans une direction et tout renvoie à quelque chose d’autre. Pourtant — et c’est important — il serait faux dire que les sens d’une chose a toujours vécu en elle. Car tout sens est un évènement ! La direction d’un mouvement n’apparaît qu’à l’observateur qui se pense immobile car il le voit passer. Il est nécessaire qu’il y ait évènement, qu’un index se lève et pointe une sphère pour nous livrer son ailleurs.
Tout, si tu le veux, se traduit en infini, et le sens se pratique par la sélection du singulier. Le sens, c’est l’art de passer l’infini sous silence au profil de l’un.
« Nadie puede articular una sílaba que no esta llena de ternuras y de temores, que no sea en alguno de esos lenguajes el nombre poderoso de un dios ».
cf. métaphysique, bilatériens