L’univers est multiscalaire. Son devenir ne saurait en aucun cas se laisser expliquer par une logique isolable qui agirait à une seule échelle. Cette affirmation vaut a fortiori pour le monde, comme pour l’écrasante majorité des phénomènes.
À titre d’exemple, il est idiot d’expliquer, comme le fait Richard Dawkins, l’évolution des espèces vivantes par le concept d’un « gène égoïste », car cela revient précisément à tout ramener à une seul échelle d’observation, à un seul dada de Richard, alors que la sélection naturelle agit à l’échelle d’organismes entiers (chacune étant une chimère de milliers génotypes différents vivant en symbiose et se faisant évoluer les uns les autres par trasfert horizontal de gènes), voire de sociétés entières (chacune étant un groupement d’organismes rassemblés non pas autour d’un génotype, mais autour de structures culturelles communes, et autour d’une organisation économique qui regroupe en outre plusieurs espèces distinctes issues du règne végétal, animal et bactériel).
Tout phénomène, à n’importe quelle échelle, est un assemblage de phénomènes distincts à l’échelle inférieure. L’univers, qui regroupe toutes les échelles, se détermine, en tant que totalité, à toutes ses échelles. Le pouvoir de l’univers sur lui-même est multiscalaire ; il se dissipe et s’oublie dans un infini d’échelles.