La synthèse est le devenir objectif du sujet.
Les créatures se créent par synthèse. Elles rassemblent l’univers dans un processus qui leur est propre.
Les villes émergent par synoecisme.
Le pouvoir se fabrique par le symbole. Il rassemble les aspirations d’une multitude en une chose qu’il place à l’abri de ses sbires. Mais ce besoin de symboles place aussi le pouvoir dans une relation de dépendance subtile à l’art, capable de doter les symboles de forme.
La parole synthétise son monde à l’aide des noms.
Mais la synthèse se passe aussi bien de mots. Elle est une cohérence de la matière. L’homogénéité d’une portion de l’espace.
Tout s’y prête. Y compris l’électricité que les poissons utilisent pour leur défense. Y compris l’électricité que les humains canalisent par des cordes de métal, et que le soleil emporte par son souffle. Quand le souffle cosmique devient trop fort, les créatures débordent. D’autres synthèses s’imposent.
Les mollusques synthétisent la roche pour se faire une armure. Lorsqu’ils meurent, leur carapace se brise, elle devient sable, plage. Au bord de la mer, on se promène sur des synthèses qui ont cessé d’être des processus.