Analyser consiste à décomposer un phénomène en parties dont on choisit quelques-unes pour les réassembler dans une image compréhensible (souvent par trop de gens ou par trop peu de gens). Toute analyse est forcément partielle et partiale.
Il est en outre tentant de réassembler les parties dans un déjà-vu, dans une image que l’on connaît déjà, et qui engloutit l’analyste et son public dans sa familiarité trompeuse. Il faut se méfier des analyses qui emprisonnent le réel dans une ressemblance de façade. Par exemple, lorsqu’on te dit que le monde est une horloge en limitant l’observation au mouvement des planètes, que la ville est une fourmilière, ou que le marché fonctionne comme le cerveau et sa neuroplasticité, ou que le corps pensant de l’humain fonctionne comme une machine de transistors connectés.