Exister revient à éprouver le manque.
Telle est la boussole des heures. Du soir au matin, tu cherches à l’oublier. Ébloui par la lueur des jours, tu t’épuises à le combler. Mais les abîmes du manque s’effondrent dans la terre meuble, et ils t’aspirent et tentent de t’avaler. Des trous noirs déchirent la fabrique d’un univers satisfait.
La vie entière est un manque et tu la désires, et le désir de vivre donne naissance au manque.
Comme il serait clément de s’endormir en te promettant de poursuivre demain la vie et ses aspirations et ne point te réveiller !
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Le manque est l’ombre de l’amour.
Le manque est l’état primordial l’être.
La nicotine, l’alcool, le jeu, les faits divers, le flux permanent de l’information ne sont que des tentatives désespérées des soigner le manque, que tu orientant en direction d’un objet arbitraire.
L’humain libre est celui qui crée ses propres moyens de satisfaire son manque.
Mais n’y a jamais assez de mots pour dire tout ce qu’il faudrait avant la fin.