L’œuvre est le fait de tout ce qui transforme.
L’œuvre n’est jamais achevée et ne vaut rien en elle-même ; elle est un remède au désoeuvrement. Un harnais de l’existence. Un rituel conçu pour se maintenir au-dessus du rien, du chaos, de la démence.
— L’œuvre, écrit Jean Frémon, exerce autant d’influence sur le passé que sur l’avenir, elle modifie la lecture de ce qui la précède.
Toute œuvre permet d’autres œuvres.
De la femme qui donne naissance, on dit qu’elle est à l’œuvre. De l’humain qui produit l’outil, on dit pareil. Le laboureur du champ est à l’œuvre. Mais du bourreau, aussi, on eût dit qu’il avait fait son œuvre (on croyait alors à une vie après la mort). L’œuvre est toujours la fin d’une chose, et le début d’une autre. D’où sa part constante de noirceur.