La grogne est une révolte morose.
Pressentant que, bientôt, il aura à dissoudre ses actes dans un cosmos aliéné, qui n’a pas imprimé un rythme frénétique, voire grotesque, à ses derniers pas libres ? C’est la colère, la grogne étudiante, le débordement d’une jeunesse dans l’éveil de la conscience de sa fin : une dernière révolte pour la plupart. Un combat contre quoi que soit, avant la douloureuse inclusion finale, que le grogneur ne verra même pas passer, du moins pas dans un premier temps.
Ironiquement, il n’est jamais trop tard, et l’on cherchera en vain à s’excuser de ce que l’on est en invoquant quelque fatalité opportune. Car la brèche reste ouverte, comme un sentier d’animaux sauvages. Elle pénètre la lisière, que tu n’as qu’à passer tête basse, ou encore cette ruelle sombre, pleine de tuyaux rouillés, et de portes d’acier entrouvertes. Pour une fois, le combat qui s’y joue en est vraiment un.