La mère est la matrice de l’existence, ta mère est la caverne première de ta traversée du monde. L’amorce de tes perceptions et de tes attentes. Comme de la caverne, il faut en sortir un jour. Mais le chemin perdu de ce lieu premier t’informe d’une infinie tristesse.
— Accoucher, c’est comme un chagrin d’amour, dit-elle.
La mère en veut-elle en secret à l’enfant qui lui a fait tant de mal pour la quitter ? De ses enfants, elle en voudrait le moins à celui qui lui ressemble le plus. C’est celui qui ne l’a pas vraiment quittée.