La monade, c’est le point qui devient sujet en existant en tant qu’objet pour d’autres monades, qui sont aussi ses prédicats. La monade n’est rien en soi mais reflète le monde et devient en le reflétant. L’univers est un réseau de monades. Un réseau de prédicats. Un réseau de sens.
Sont monades les individus, les mots, les notes isolées qui ne signifient rien hors de la trajectoire d’une mélodie.
Un mot ne tire son sens que des autres mots dans la phrase qu’il habite. Sa position le détermine. Un mot n’est rien en soi et tout en réseau. En tant que monade, seulement, il renvoie à une chose.
En crachant des réseaux de mots dans la brume, nous fabriquons des réseaux de choses qui prennent forme au bout des lèvres. Et plusieurs discours se croisent dans chaque chose. Grâce aux choses, nous parlons de choses et nos paroles se croisent.