Nous sommes toujours en train de construire un monde commun, et cela ne comporte pas que des avantages. Car la coexistence humaine implique — et sans doute présuppose — la normalisation de nos expériences respectives. Nos mondes subjectifs sont mondains et se mondialisent. Dès le plus jeun âge, nous apprenons à standardiser nos émotions et nos désirs.
La littérature ne permet pas d’effacer ce carcan collectif du langage — elle en fait partie à sa manière ; mais elle parvient tout de même à l’affiner. En redonnant un degré de liberté dans le détail, où en creusant de nouvelles topologies dans l’espace plastique du langage.