La source d’une chose est sa raison d’être.
Lorsque tu n’es plus, tes proches, c’est-à-dire ceux qui s’abreuvaient de ta présence, s’attristent. Chacun appréhende que la part de toi qui coule dans ses veines ne s’assèche, et ne laisse un désert à sa place.
Pourtant il ne tient qu’à eux pour que tu sois encore. Eux seuls peuvent prolonger tes mots et de tes gestes.
Dans ce sens, Rousseau n’a raison qu’à moitié lorsqu’il écrit que la source ne peut s’éteindre qu’avec son âme. Elle s’éteint aussi avec les autres, et ce doublement, d’ailleurs :
— Parce qu’ils ne s’en abreuvent plus et que la source n’a plus de sens.
— Et parce qu’ils ne l’alimentent plus. (Or chaque source dépend de ses affluents souterrains.)