Le choix envisagé par rapport à un ensemble de possibles dégage une odeur de formol. Ce choix-là n’est pas un acte.
Agir consiste à se mettre en situation de choisir, à créer des possibles que le choix ne fait que trier.
Nous passons aujourd’hui trop de temps à énumérer nos options. Nous cartographions des systèmes de choix, des disciplines du savoir, des réseaux intertextuels, des réseaux d’hyperliens. Nous passons du temps à nous faire un aperçu des possibles dont nous n’actualisons pas un seul.
Les nouveaux choix, eux, ne naissent pas à l’extérieur des cartes que nous dessinons sur les murs de prisons. Ils naissent à l’intérieur du système de choix, au bout des chemins que nous empruntons, que nous osons emprunter au hasard. Les nouveaux choix émergent quand nous ne savons plus où nous allons.
Ainsi, l’agir suit une séquence de choix, mais il ne devient agir qu’en arrivant au bout de la chaîne. Le choix devient acte lorsqu’il s’ouvre, c’est-à-dire lorsqu’il n’a plus d’objet. Lorsqu’il n’y a plus de mur.
