— La mémoire est un miroir à fantômes, dit Satoko. Elle montre parfois des objets trop lointains pour être vus, et parfois les fait paraître proches.
Le travail de mémoire qui incombait au cerveau a été allégé par les inventions de l’écriture, de l’imprimerie, et aujourd’hui de la base de données informatique. Voilà l’humain libre d’investir la capacité de son cerveau à l’invention pure.
Mais l’invention a besoin de choses par lesquelles s’exprimer. De référents communs. Dans ce sens, l’humain ne peut qu’externaliser sa mémoire, sans y renoncer complètement. Pour se souvenir, il doit devenir hybride avec la machine à laquelle il a confié sa mémoire.