En contrepartie de sa conscience de la fatalité, l’humain possède une capacité de refoulement impressionnante, qui a longtemps été un atout de survie. C’est la compétence des vignerons au pied de l’Etna ; la persévérance des paysans dans les régions inondables. Plus qu’un refoulement, c’est une résilience préalable face à la catastrophe qui adviendra forcément un jour.
Sa nécessité vient de ce que les marges du monde sont les plus fertiles. L’espèce ne peut dire de soi qu’elle prospère qu’en les occupant.
Mais la résilience d’une vie à la limite de l’anéantissement devient fatale, à son tour, face à la catastrophe qui menacerait l’ensemble de l’espèce : le réchauffement climatique, le risque organique, l’énergie débridée, refoulés comme les sauts d’humeur de la rivière Gange.