Le potentiel de l’automatique a dépassé l’intérêt de sa démarche. Ayant enregistré quelques règles de grammaire, voilà la machine qui nous recrache des romans à la gueule. Submergé de ses créations aléatoires, il n’incombe à l’humain plus que la tâche d’enduire le tout de sperme et d’un certain sens.
C’est à se demander s’il ne s’agit plus que de confier à l’appareil les secrets du monde réduits à une série de « oui » et de « non », en attendant l’orgasme d’une révélation chromée ?
Je dirais plutôt que c’est précisément maintenant, à travers l’automate, que nous devenons capables de décerner la part de nous-mêmes qui ne peut être automatisée. Car en délimitant l’étendue de l’empire du tautisme, l’automate désigne également cet autre espace : celui où la machine n’entre pas et où nous sommes, nous, nos espoirs et nos projets.
Voilà l’automate qui devient messie involontaire de notre grandeur.