Combien d’antennes, combien d’appendices sensibles émergent de ton corps chaque seconde ! Le temps dont tu disposes pour t’en servir est le temps que tu as pour goûter le monde. Et pour goûter bien, tu dois toi-même te faire goût.
De faire naître et nourrir, chez autrui, le désir de ce dont l’un contrôle l’accès — telle est l’essence du pouvoir. Le pouvoir présuppose une communauté de goût. Qui informe les goûts donne un sens au pouvoir. Gare aux tyrans dont les sujets auraient perdu le goût des choses qu’ils possèdent.