Le liber dont dérive le mot « livre » est la pellicule de bois sur laquelle les humains écrivaient avant qu’ils n’écrivent sur le papyrus. Le Buch allemand et le book anglais dérivent quant à eux de *bokjon, mot proto-germain pour désigner l’arbre hêtre.
Mais dans le giron étymologique du livre, il y a aussi la liberté, l’art de mettre hors équilibre. La délivrance d’autrui et l’acte de te livrer, lorsque tu déposes entre ses mains un substrat de ton être. (La libra est une unité de poids de douze onces et la balance à deux plateaux qui la mesure).
Un livre est une clef ; ses pages s’ouvrent au lecteur comme une porte sur un autre monde.
Tout livre est une métamorphose, car au passage des mondes, tu changes de forme.
Le livre est un lieu de résistance à l’entropie des états d’âme. En tant qu’objet matériel, le livre te force à ramener tes idées vers le point de gravité donné par sa masse.