Un organisme est un système d’organes inscrit dans le temps, c’est-à-dire doté de passé et de désir.
L’organisme possède ses raisons propres, qui dépassent les raisons de ses membres, au même titre que la pensée du cerveau dépasse celle qui se joue dans chaque neurone. La neurone est incapable de penser le cerveau. L’inverse semble possible.
Un groupe, une nation, une espèce, une planète des êtres vivants sont des organismes dotés de leur propre logique d’action. Tout individu qui prétend comprendre, voire diriger les actions de l’organisme n’est, au mieux, qu’une marionnette de l’organisme, au pire un imposteur. La démocratie, en tant que forme émergente d’un processus de décision, semble donc une conséquence logique du caractère organique de toute société humaine.
La raison de l’organisme est sans doute ce que d’aucuns nomment la part « inconsciente » des actions d’un individu. Parlons plutôt de la part « superconsciente » de ces actions.