La subjectivation, processus de constitution du sujet, est un combat de tranchées. D’un côté le multiple, de l’autre le singulier et l’unique. D’un côté la xénophobie du soi identitaire — où tu ne ne reconnais que ta propre subjectivité : c’est-à-dire la subjectivité de ce qui, en toi, te ressemble dans une tautologie infinie. De l’autre l’extase, où tous — humains, animaux, végétaux, minéraux, écosystèmes, planètes deviennent sujets de droit et modèles du toi.
Se fabriquer un soi veut dire à la fois se constituer en centre et prendre conscience du soi de l’autre, c’est-à-dire de la pluralité des centres — il y a, dans ce fait seul, une tension capable de déchirer l’univers.