L’utopie est à la fois le bon lieu et le non-lieu. Elle est la quête du nulle part où tu as déposé ton désir de l’impossible.
Dans l’univers, l’utopie est un monde au creux du cosmos.
Dans le cosmos, l’utopie est une modalité de l’attente. Elle devient facilement aussi ennuyeuse que ses critiques.
L’utopie est une réalité des plus difficiles à maintenir en vie.
L’utopie ne peut être pensée, et vécue, en tant qu’utopique, que dans la perspective de son échec. Seulement ainsi continue-t-elle à se penser, à exister au-delà de soi, dans son non-soi, dans son pas encore soi, dans le topos rêvé dont le rêve la traverse, et la définit, dans la part de l’impossible auquel elle donne place dans sa plus haute promesse.
Sa place, en dernier lieu, est le hic et nunc de la question adressée à l’espace, à tout.
Se pense-t-elle à l’intérieur de soi-même, elle adopte une posture de perfectionnement obsessionnel et devient hypertopie.
Cf. utopiser, cornutopian.