1.
Le pacemaker, l’appareil auditif, les lunettes, les vêtements, la masturbation, la voiture, la marche, le yoga, la psychanalyse, le sommeil sont autant de techniques.
La technique est une manière avérée efficace d’agir sur le monde.
Elle n’est en aucun cas limitée à l’emploi d’appareils électromécaniques. Elle ne le devient que dans le cadre d’une idéologie et d’un cosmos où les détenteurs de moyens de production de choses électromécaniques surdéterminent l’idée de technique et la confinent, afin que « l’avancée technique » génère des revenus qu’ils s’approprient. Elon Musk est un idéologue de la technique électromécanique.
2.
La mémoire est la condition préalable de la technique.
3.
Pour certains, la technique est un espace des possibles dans lequel l’humain s’échappe de la nature. Pour d’autres, elle est le cosmos dans lequel l’humain se perd et qu’il développe malgré lui. Un processus d’évolution naturel, mais prédéterminé se prolongerait en elle ; l’humain n’en serait que le pion.
Le paradoxe de la technique est ainsi de libérer l’humain du déterminisme naturel pour l’y confiner à son tour.
Mais qui dit que la nature est prédéterminée ? Et d’ailleurs, l’idée de déterminisme fait-elle seulement sens ?
La technique, dans tous les cas, ne saurait être aliénante au point où la décrivent ses détracteurs. Dans son essence, elle permet d’intensifier l’expérience du monde, à démultiplier les ponts entre les intérieurs et les extérieurs. Elle ne devient néfaste que lorsqu’elle se voit combinée avec la logique du capital, c’est-à-dire, lorsqu’elle est mise au service de la production d’une plus-value abstraite, dissociée de tout intention d’exister, et ne servant que d’outil symbolique de l’assise du pouvoir.
cf. machine
