Il est dans la nature de l’apostat d’être en danger de mort.
Sorti de l’incontestable, et ayant renoncé à la croyance aux choses, le voilà exposé à sa dissolution, car il est strictement libre. Il doit survivre par la création de ses propres choses, ou mourir.
La mort des apostats est d’abord celle qu’ils risquent de se donner.
Si l’apostat choisit l’action, néanmoins, on en a peur, car les choses qu’il a conçues pour continuer à vivre viennent se placer aux côtés des choses du cosmos, et l’on y est alors moins que jamais chez soi. On souhaite sa mort.
La mort des apostats est celle dont on les châtie, pour peu que l’on puisse.
Cette double mise en danger de l’apostat le place d’emblée en dehors du champ de l’originalisme.
Nous, qui souhaitons vivre avec les apostats, devons nous préparer aux choses nouvelles. Non pas comme exception, mais comme principe. Car là où les apostats parviennent à vivre, un monde les suit, autant qu’ils sont.
Quant à savoir ce qu’entendent les écritures : peut-être essaient-elles seulement de t’avertir des dangers de ta liberté ; peut-être ne parlent-elles qu’au nom de l’on.